Pourquoi vous finissez toujours le paquet (et comment en sortir)
Vous ouvrez un paquet de biscuits avec l’intention d’en prendre juste un ou deux… et avant même de vous en rendre compte, il est vide. Ou encore, vous sortez un morceau de fromage, et finalement, vous mangez tout. Vous vous promettez de ne plus racheter ces aliments pour éviter de craquer, mais quand vous y avez de nouveau accès… vous replongez immédiatement.
Si cela vous arrive souvent, vous vous êtes peut-être dit que vous manquez de volonté ou que vous avez un problème avec la nourriture. Pourtant, ce n’est pas une question de contrôle, mais un mécanisme naturel qui s’explique très bien.
Voyons pourquoi cela se produit et comment retrouver un rapport plus apaisé aux aliments que vous aimez.
1. Pourquoi vous ne pouvez pas vous arrêter une fois que vous commencez ?
Quand on s’interdit un aliment, il prend une place énorme dans notre esprit. On le met sur un piédestal, on le considère comme “dangereux” ou “interdit”, et dès qu’on y goûte, notre cerveau passe en mode “pénurie” :
"C’est maintenant ou jamais" → L’idée qu’on ne doit pas en manger souvent pousse à en consommer en excès quand on en a l’occasion.
"Je me rattrape avant de devoir me priver à nouveau" → Si on sait qu’on va se l’interdire après, on a tendance à en manger le plus possible “tant que c’est permis”.
"Je ne devrais pas, mais…" → La culpabilité qui accompagne ces aliments amplifie encore le besoin de compenser et de les consommer rapidement.
C’est ce qu’on appelle l’effet de restriction cognitive : plus on se prive, plus on perd le contrôle quand on y a accès.
2. La métaphore de la station essence : Pourquoi la privation renforce les craquages
Imaginez une annonce à la télévision : "Il y a une pénurie d’essence." Que fait la majorité des gens ? Ils se précipitent aux stations-service, remplissent leur réservoir même s’il est encore à moitié plein, et prennent même des bidons supplémentaires au cas où.
Mais quand l’essence est disponible en permanence, personne ne ressent le besoin de faire des réserves.
C’est exactement ce qui se passe avec la nourriture :
✔️ Si un aliment est perçu comme rare ou interdit, on le consomme en excès dès qu’on y a accès.
✔️ Si on sait qu’il est disponible tout le temps, il perd son pouvoir et on le mange quand on en a réellement envie, sans excès.
3. Comment sortir de ce cercle vicieux ?
Voici quelques pistes pour retrouver un rapport plus serein aux aliments que vous aimez :
Redonnez-vous la permission de manger : Tant que vous considérez certains aliments comme “interdits” ou “dangereux”, vous resterez piégé(e) dans ce cycle. Essayez d’adopter une approche plus neutre : aucun aliment ne devrait être source de panique.
Observez vos réactions : La prochaine fois que vous mangez un aliment que vous avez tendance à finir entièrement, posez-vous la question : “Est-ce que je le mange parce que j’en ai envie, ou parce que j’ai peur de ne plus en avoir ensuite ?”
Expérimentez la disponibilité : Testez sur un aliment précis : achetez-le et laissez-le en libre accès pendant plusieurs jours. Au début, il se peut que vous en mangiez plus que d’habitude, mais progressivement, votre cerveau comprendra qu’il n’y a pas de pénurie, et votre consommation se régulera d’elle-même.
Conclusion
Si vous avez du mal à vous arrêter quand vous commencez un aliment plaisir, ce n’est pas un problème de volonté, mais une réaction normale face à la privation. En vous autorisant ces aliments sans culpabilité, vous enlevez leur pouvoir et réduisez progressivement les compulsions.
Mais faire ce travail seul(e) peut être difficile, surtout si vous vous privez depuis longtemps ou que la peur de perdre le contrôle est très forte. Ça peut également être difficile si votre alimentation est perturbée par une alimentation émotionnelle. Un accompagnement progressif est alors nécessaire.
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Et vous, avez-vous déjà expérimenté cet effet de “tout ou rien” avec certains aliments ? Partagez votre réflexion en commentaire, je serais ravie d’échanger avec vous !